Bar : part égale entre professionnels et plaisanciers
Article publié par Le Télégramme le 8 octobre 2010
Bar. Part égale entre le métier et le loisir
8 octobre 2010
Une étude d'Ifremer rendue en janvier montre que la part des bars pêchés par les plaisanciers serait équivalente, voire supérieure,à celle des professionnels. Comme en mer d'Iroise, les frictions sont récurrentes dans le Sud-Finistère.
Paul Vinay, président finistérien et régional de la Fédération des pêcheurs plaisanciers.
«On peut accepter le principe que les prélèvements de bars s'équilibrent entre professionnels et plaisanciers», dit-il. Combien? La réponse est incertaine. Ifremer donne, dans un document diffusé en janvier, une estimation de 5.600tonnes de bars pêchés par les plaisanciers en France, soit légèrement plus que la part professionnelle. L'institut estime le nombre de pêcheurs de bar «loisir» à 229.215, dont 30.418 dans le Finistère. Ces chiffres résultent d'une «extrapolation» à partir d'une enquête téléphonique auprès de 15.000 foyers, réalisée en 2009. «Ce n'est pas crédible, estime Paul Vinay. Au total, ce sont seulement 460 pêcheurs de bar qui ont été interrogés. On ne peut pas faire des moyennes». Entre le pêcheur qui sort tous les jours avec son canot de 3,50m mouillé dans un abri du Cap-Sizun et le plaisancier de Bénodet qui navigue pour le plaisir et rapporte une cinquantaine de maquereaux à l'année et «accidentellement» un ou deux bars, il y a un monde de statistique. «Les revendeurs de poissons, tout le monde les connaît, nous comme l'administration», ajoute-t-il.
Stéphane Tiercelin, skipper de pêche sportive aux Glénan et dans le raz de Sein. «Il y a une diminution des populations de bars, 20 à 25% peut-être depuis que je me suis installé à la pêche sportive il y a six ans. Mon activité peut continuer car le matériel, les techniques nous permettent de pêcher de mieux en mieux. Il nous faut évoluer en permanence car le poisson s'habitue à nos appâts et nos leurres. Je travaille d'avril à la fin octobre entre les Glénan et Audierne, jusqu'à 20milles au large. L'an dernier fut exceptionnel. La météo a été pourrie, ce qui est bon pour nous. Le poisson était là. Cette année, il y a eu une belle météo et le poisson n'est pas resté près du bord. Du bar, il y en a quand même.J'en pêche tous les jours. Depuis le début de la saison, je suis revenu bredouille deux fois. Quand nous pêchons, nous gardons trois poissons maximum selon la taille. La taille réglementaire, c'est 36cm. Les plaisanciers les gardent en général à partir de 42cm. Pour mon activité, j'ai fixé la limite à 45cm. Il faudrait fixer un nombre maximum pour les plaisanciers, ne pas dépasser la portion alimentaire du jour pour remplir le réfrigérateur. Lors de nos sorties, nous cherchons le poisson record pour la photo, pas les grosses quantités. On essaie de les sortir proprement et on les remet à l'eau». Denis Christien, organisateur de l'Open Labrax des Glénan, concours de pêche au bar. ««Cette année a été particulière. Il y avait du poisson jusqu'à un coup de vent, début juillet. À la mi-juin, pour le concours, les gars ont très bien pêché. Cette année, on a sorti un bar de 82cm. Les quantités ont été stables. Ensuite, nous avons eu beaucoup de mal à en sortir. La température de l'eau était basse cet été aux Glénan. L'eau était à 15º alors qu'à la même époque autour de Chausey elle était à 18º. Il y a moins de poissons, mais c'est difficile de dire que c'est à cause de la surpêche. Il ya des facteurs biologiques, climatiques».
- Recueilli par Ronan Larvor
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